mercredi 22 octobre 2014

La natalité au Canada.

La natalité au Canada.

La population du Canada montre un mouvement ascensionnel dont les rapides étapes sont exprimées par les chiffres suivants:

Recensement de 1801.......................  240.000 âmes.
          -                  1825.......................   581.920     -
          -                  1851....................... 1.842.265    -
          -                  1861....................... 3.090.561    -
          -                  1871....................... 3.635.024    -
         -                   1881....................... 4.324.810     -
         -                   1891....................... 4.833.239     -
         -                   1901....................... 5.371.315     -

Il est plus que probable que le Dominion compte actuellement plus de sept millions d'habitants, sans faire entrer dans ce chiffre imposant les milliers de Canadiens qui vont fonder de prospères colonies aux Etats-Unis, tout en restant en relations très étroites avec la mère-patrie. La statistique de l'immigration américaine est muette à ce sujet, puisque les Canadiens (de même que les Mexicains) peuvent pénétrer sur le territoire de l'Union sans accomplir la moindre formalité. Mais on peut s'appuyer sur certaines données pour évaluer à deux cent mille le nombre des Canadiens établis aux Etats-Unis.
D'autre part, les journaux canadiens de langue anglaise nous révèlent que, sans l'apport de l'immigration, les franco-canadiens formeraient depuis longtemps une écrasante majorité. Ils sont actuellement au nombre de deux millions et demi. Or, ils ne reçoivent pas annuellement 3.000 recrues d'Europe (2.539 en 1905), tandis que l'immigration anglo-saxone amène chaque année, dans ce qui fut la Nouvelle-France, plus de 100.000 personnes de langue anglaise (109.011 en 1905, 144.715 en 1906). Par contre, la natalité, de l'aveu de tous les observateurs, est beaucoup plus élevée chez les Franco-Canadiens que chez leurs rivaux; parmi eux, les familles nombreuses ne sont pas l'exception; dix, douze, quinze enfants, ne sont pas considérés comme un "effectif" extraordinaire.
Qu'on nous permette de remarquer que la photographie que nous reproduisons sur cette page présente un double intérêt. La belle famille avec qui elle nous fait faire connaissance appartient aux Acadiens, les premiers colons de la Nouvelle-Ecosse.


Abandonnés à l'Angleterre par le traité d'Utrecht, les Acadiens payèrent cher leur attachement à la mère-patrie. Les conquérants les déportèrent en masse dans les régions les plus sauvages du Nouveau-Monde, et, dans plusieurs cas, sans leur assurer les moyens d'existence. On retrouve de ces colonies d'Acadiens jusqu'au fond de la Louisiane; bien que noyées dans l'élément de langue anglaise, elles sont restées, à travers les siècles, fidèles au vieux patois normand et aux coutumes de leurs aïeux.
La famille acadienne qui nous occupe ici habite le district de Sault-Sainte-Marie, sur les rivages du lac supérieur. Son chef, au milieu du groupe, a quatorze enfants, dont cinq sont fixés aux Etats-Unis, et cinquante-deux petits-enfants. C'est dire que notre photographie est loin d'être complète.

                                                                                                                  V. Forbin.

La Nature, deuxième semestre 1907.

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