mardi 7 janvier 2014

Le bi-centenaire de Racine.


Le bi-centenaire de Racine

                    à la Ferté-Milon.



Le dimanche 23 avril, la Ferté-Milon fêtait le deuxième centenaire de Racine. 



Vieille petite ville charmante, aux toits pointus couverts d'ardoises bleues et de tuiles brunes, aux rues en escalade enguirlandées pour l'occasion de feston de lierre, au vieux et massif château semé de giroflées et dominant de majestueux horizons; fête tout intime et locale, sans braillards, sans avalanche de bicyclistes poussiéreux; simple et digne comme il convenait. 





Point de théâtre; aussi, ce fut, à l'instar des temps shakespeariens, sous une tente de toile, sur une scène sans rideau, sans décor, éclairée d'une rangée de lampes, que la Comédie-Française donna sa représentation: le troisième acte des Plaideurs, l'à-propos de Paul Gruyer, évocateur du pâle fantôme de Phèdre dont l'amour, inapaisé par la mort, revient douloureusement saigner sur les ruines de Trézène et que Mlle Moreno récita de sa voix mélodieuse et tragique, les deux derniers actes de Bérénice enfin, où Mme Bartet est si touchante et douce que les larmes sont bien près des paupières quand elle dit à Titus l'éternel adieu du départ.

                                                   Mlle Moréno dans l'à-propos de  M. Gruyer


Le soir, il y eut banquet à l'hôtel du sauvage.

La Vie illustrée, 4 mai 1899.

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