lundi 16 septembre 2013

La mendicité en Russie.

La mendicité en Russie.

La mendicité sévit en Russie comme ailleurs; afin d'extirper ce fléau, le gouvernement russe a projeté les mesures les plus diverses, mais leur exécution a été entravée par des obstacles de toute espèce. Le public, de son côté, surtout les classes marchandes et industrielles, considèrent comme un espèce de devoir moral de faire l'aumône à ceux qui la demande "au nom du Christ" et, ce faisant, au lieu de secourir véritablement l'indigence, on ne fait qu'encourager la mendicité professionnelle.
A l'heure qu'il est, la question de l'extinction de la mendicité a fait un grand pas en avant, grâce surtout aux efforts du comité de l'Assistance aux mendiants. Les membres de ce comité ont eu l'idée de fournir à la population de Saint-Pétersbourg un moyen de substituer à l'aumône des versements au profit d'une institution qui vient en aide à l'indigence véritable. Cette substitution, ne se bornant point à satisfaire moralement les donateurs, pourrait créer d'une façon détournée une interdiction de faire l'aumône à ceux qui la demandent.
Dans un mémoire présenté au comité d'Assistance aux mendiants par plusieurs de ses membres, il est dit: "Ceux qui désirent remplacer l'aumône simple faite dans les magasins, boutiques et maisons particulères, pourront acheter au prix minimum de dix roubles, à la caisse du comité, des plaques de cuivre avec l'inscription: " La mendicité est interdite par la loi.", portant le timbre et l'adresse du comité. Toute personne désirant l'extinction de la mendicité achètera volontiers une de ces plaques pour la clouer à la porte extérieure de son magasin, ou de son logement particulier, en prévenant ainsi les quémandeurs qu'on remplace ici l'aumône par un versement à la caisse du comité."
On peut espérer de cette mesure:
1° la diminution des aumônes qui encouragent le métier lucratif de mendiant, et
2° l'augmentation des ressources du comité, nécessaire à la création d'une " maison de travail" déjà projetée.

Journal des voyages, dimanche 11 février 1889.

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