Voici une recommandation à laquelle nos yeux et nos oreilles ne sont guère accoutumés: Défense de fumer, lisons-nous un peu partout, dans les ateliers, dans les bureaux, dans les compartiments de chemin de fer, etc...A-t-on vraiment jamais ordonné de fumer ? Ma foi, oui, et, ce qu'il y a de plus fort, dans une école !
- Quel révolutionnaire, direz-vous, ose bien encore tenter de se singulariser par cette innovation ridicule ?
- Eh bien, ce révolutionnaire n'est, ou mieux n'était ( car ceci se passait en des temps très anciens ) ni si bête ni si ridicule. Ce fut en Hollande, au XVIIe siècle, au moment d'une épidémie de peste, qu'on ordonna aux écoliers d'apporter chaque jour une pipe et du tabac, pour s'immuniser contre le fléau. Aussi, à chaque récréation, maîtres et élèves de tirer des bouffées à qui mieux mieux.
Ceux donc qui nous présentent aujourd'hui le tabac comme un excellent préservatif contre les maladies contagieuses n'ont nullement le mérite de la découverte.
Fumer une légère cigarette après le repas détruit tous les microbes logés entre les dents.
Tout le monde devrait, en temps d'épidémies, sinon fumer, au moins brûler chaque matin un peu de tabac dans sa chambre avant de sortir.
Mon Dimanche, revue populaire illustrée, 11 janvier 1903.
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