Journaux.

Journaux.

Les 50.000 Allemands établis à Paris et qui font de Paris une des grandes villes prussienne, se fondent un journal. Le titre un peu lourd est régulier: Journal allemand pour Paris. Il sera politique; si l'on révoquait M. Spüller, préfet, on pourrait l'y employer.

Les catholiques de l'Ouest fondent un journal hebdomadaire à un sou, l'Observateur, Grande-Rue, 32, Nantes.

Les radicaux fondent à Paris une contrefaçon du Citoyen catholique de Marseille; même titre, même impression, même prix. La propriété de certaines gens, c'est le vol. Quels cris aurait poussé un journal rouge quelconque si on avait fait une contrefaçon complète chez les honnêtes gens! Conclusion: il y a deux citoyens, l'un volé, l'autre voleur. Choisissez.

M. Clémenceau fait paraître, le 15, la Justice, journal des exécutions. Le Grelot, journal qui annonce les prochaines exécutions, comme les grelots annonçaient le passage de la poste, représente une cible, et une jeune République en bonnet rouge passe à nos ministres des arbalètes. Au centre de la cible, il y a pour rond noir: Clergé; autour un rond secondaire: Magistrature; enfin un rond plus grand: Fonctionnaires. C'est bien cela.

Le gérant des Droits de l'homme ayant assumé 22 mois de prison avait prudemment passé à l'étranger. Rentré sur l'avis de l'administration, on découvre qu'il doit 3 mois. Pauvre M. Rigout! il explique qu'il n'était presque pas payé pour faire la prison des rédacteurs des Droits de l'homme; on le réduit à 8 jours.

Le Rappel annonce que M. Rochefort va collaborer officiellement à sa rédaction.

Les Jésuites viennent de fonder à Chang-Haï la première Revue catholique, imprimée en chinois. Le premier numéro contient tous les édits impériaux en faveur des catholiques; le dernier est le traité avec la France, qui autorise la libre prédication du catholicisme dans tout l'empire.

Les journaux conservateurs de Versailles, ayant organisé une fête pour les pauvres au théâtre, le bureau de bienfaisance vient confisquer l'argent. Réclamations: les pauvres attendent.

A Amiens, les 18.000 fr. de la souscription des journaux demeurent confisqués, malgré l'avis du ministre; le bureau de bienfaisance en appelle au conseil d'Etat. L'argent est en consignation, mais la faim et le froid suivent leur cours. Les confiscations de la caisse des comités libres se continuent dans différentes villes.

Le Pèlerin illustré, 17 janvier 1880.