jeudi 8 décembre 2016

Une rafle dans les hôtels garnis.

Une rafle dans les hôtels garnis.

Le Petit journal et son Supplément illustré se sont fait l'écho des plaintes nombreuses de la population parisienne pour réclamer qu'on purge un peu les jardins publics des vagabonds qui les infestent nuit et jour.
La police a pris à cœur de satisfaire les Parisiens; elle a fait des rafles dans le bois de Vincennes, au Parc-Montsouris, aux Buttes-Chaumont, etc.
Elle a continué cet indispensable travail d'épuration par de nouvelles rafles dans les hôtels garnis dont quelques-uns sont devenus de véritables repaires de malfaiteurs et de femme de mauvaise vie.
Ces jours derniers, c'est dans les rues de Vanves de de la Gaîté que la police opérait.
Parfois, dans ces expéditions, les agents de police ont à soutenir de véritables luttes contre les individus qu'ils arrêtent.
Ces derniers se défendent souvent avec énergie et ne regardent pas à se servir du couteau.




Parmi tous ces vagabonds, on trouve souvent des gaillards qui ont de nombreux crimes sur la conscience et qui sont recherchés depuis longtemps. C'est une aubaine pour nos braves agents.
Parfois aussi, la police est intriguée par des malles qui rappellent celle où fut enfermé le malheureux Gouffé.
C'est ce qui est arrivé ces jours-ci dans un galetas de la rue Quincampoix.
On ouvrit une malle; on aperçut aussitôt la forme de deux jambes soigneusement enveloppées d'étoffe; et on sentit, en même temps, une odeur cadavérique. Persuadés de se trouver en présence d'un crime, les inspecteurs firent immédiatement prévenir le chef de la sûreté.
Quand celui-ci fut sur les lieux, il découvrit bientôt que les soi-disant débris humains n'étaient autre chose que des jambes... en caoutchouc volées chez un fabricant de bas à varices.
Quand à l'odeur cadavérique, elle provenait de morceaux de viande oubliés au fond de la malle.
Quoi qu'il en soit, le métier d'agent de police a ses dangers; et il faut remercier ces braves gens du courage dont ils ont souvent à faire preuve pour nous débarrasser des bandits qui nous guettent la nuit au coin des rues, le couteau à la main.

Le Petit journal, dimanche 4 août 1895.


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