mardi 17 mai 2016

Cartes statistiques de l'instruction primaire en France.

Cartes statistiques de l'instruction primaire en France.

Ces cartes font connaître le nombre d'habitants de chacun de nos départements qui ont déclaré savoir lire, avant le 1er janvier 1866. 




Elles représentent, pour la première fois, l'état d'instruction de toute la population au-dessus de sept ans. Les cartes analogues dressées antérieurement n'avaient pu être basées que sur les chiffre du recensement ou des mariages.





L'auteur, M. Edouard Robert, frère de M. Charles Robert, ancien secrétaire général du ministère de la justice, a publié en même temps que ces deux cartes statistiques, deux tableaux: l'un donnant la statistique générale de l'instruction primaire en France au 1er janvier 1866 (population totale, hommes et femmes), l'autre donnant la statistique des progrès de la connaissance de la lecture et de l'écriture, de la fréquentation des écoles et cours d'adultes, des résultats de la fréquentation, etc.
La moyenne de France (hommes) est de 64 inscrits sur cent. Ainsi, de leur propre aveu, plus du tiers des Français avouent ne pas savoir écrire.
Il y a encore plus de vingt départements où plus de la moitié d'adultes ne savent ni lire, ni écrire.
La moyenne des femmes sachant lire et écrire est naturellement inférieure à la moyenne des hommes, les écoles de filles ayant été jusqu'ici très-peu nombreuses; elle est de 52 instruites sur cent. Donc la moitié à peine des Françaises savent lire. Plus de cinquante départements ont plus de la moitié de femmes ne sachant ni lire, ni écrire.
La teinte la plus sombre indique les départements ayant plus de la moitié d'illettrés.
Les nombres inscrits sur les petits carrés sont ceux des hommes et des femmes possédant les éléments de l'instruction, au 1er janvier 1866, sur cent habitants, et ayant plus de sept ans.
Voici quelques indications tirées des tableaux annexés aux deux cartes:

Trois départements (Bas-Rhin, Haute Marne, Jura) comptent 99 à 90 habitants instruits sur cent.
Huit départements (Doubs, Seine, Meuse, Meurthe, Marne, Aube, Vosges, Haut Rhin), de 89 à 80 sur cent.
Dix départements (Ardennes, Seine-et-Oise, Seine-et-Marne, Haute Saône, Côte-d'Or, Moselle, Oise, Eure-et-Loir, Aude), 79 à 70 sur cent.
Douze départements (Calvados, Bouches-du-Rhône, Yonne, Manche, Aisne, Rhône, Hautes-Alpes, Eure, Somme, Loiret, Pas-de-Calais, Seine-Inférieure), de 69 à 60 sur cent.
Vingt-deux départements (Basses-Alpes, Gironde, Nord, Savoie, Cantal, Deux-Sèvres, Ain, Drôme, Haute-Savoie, Isère, Charente, Sarthe, Var, Saône-et-Loire, Loir-et-Cher, Gard, Vaucluse, Maine-et-Loire, Hautes-Pyrénées, Indre-et-Loire, Puy-de-Dôme) , de 59 à 50 sur cent.
Vingt départements (Basses-Pyrénées, Charente-inférieure, Lozère, Loire, Gers, Loire-inférieure, Mayenne, Aveyron, Lot-et-Garonne, Haute Garonne, Creuse, Tarn, Alpes-maritimes, Corrèze,  Nièvre, Vendée, Hérault, Ille-et-Vilaine, Ardèche, Vienne) , de 49 à 40 sur cent.
Onze départements (Haute-Loire, Tarn-et-Garonne, Landes, Lot, Corse, Côtes-du-Nord, Allier, Indre, Cher, Dordogne, Pyrénées Orientales), de 39 à 30 sur cent.
Quatre départements (Haute-Vienne, Ariège, Morbihan, Finistère) , de 29 à 20 sur cent.

Le Magasin pittoresque, août 1870.

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