mardi 5 janvier 2016

La Suze.

La Suze.
(Département de la Sarthe)


La Suze, chef-lieu de canton, est une ville d'un peu plus de deux mille âmes, située sur la rive gauche de la Sarthe, à 19 kilomètres du Mans. Le sol qui l'entoure n'est pas riche; mais elle sait se servir de son petit port et de la rivière pour faire quelque commerce. On n'y manque pas d'une certaine activité et l'on y vit à l'aise.




Le voyageur qui suit le cours de la Sarthe ne regarde pas sans intérêt le pont construit sous Henri IV, et les ruines d'une forteresse, reste du château qui, après avoir appartenu longtemps aux seigneurs de la Suze et à bien d'autres, était devenu la propriété du ministre d'Etat Chamillard. Les biographes n'ont garde d'oublier qu'à la Suze est né l'abbé le Paige, chanoine de l'église du Mans, auteur du "Dictionnaire topographique, historique, généalogique et bibliographique de la province et du diocèse du Maine." M. B. Haureau, dans son excellente Histoire littéraire du Maine, fait l'éloge de cet ouvrage.
Les habitants citent aussi, parmi les hommes que leur ville s'honore d'avoir donnés à la France, le cardinal P. de la Force, chancelier de France en 1350; P. Olivier, sieur du Bouchet, avocat et historien du seizième siècle; Belin, poëte, mort en 1723, etc.
Le château de Bellefille, à Chemiré-le-Gaudin, n'est pas loin de la Suze. La belle fille qui lui a donné son nom s'appelait Damgerose. C'était la nièce de Damase, seigneur d'Asnières, qui fut excommunié par Hugues de Saint-Calais, évêque du Mans (1136-1144). Damse, averti qu'il périrait par le feu et par l'eau, ne fit qu'en rire; mais un jour, traversant en bateau la Sarthe pendant un orage, il fut foudroyé et noyé. Damgerose éleva, pour s'y réfugier, un oratoire, converti depuis en château.

Le Magasin pittoresque, septembre 1866.

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