vendredi 18 décembre 2015

L'ormeau de la place Caramy, à Brignoles.

L'ormeau de la place Caramy
                      à Brignoles.


L'ormeau de la place Caramy, à Brignoles, est très-ancien, mais aucun document n'indique avec précision son âge.
On rapporte qu'en 1564, Charles IX, visitant la Provence et les ermitages de la Sainte-Baume et de Notre-Dame des Grâces en compagnie de Catherine de Médicis, du duc d'Anjou et de Henri de Navarre, s'arrêta à Brignoles, et que la cour fut divertie par les danses provençales exécutées sous l'ormeau de la place Caramy, qui avait déjà attiré l'attention du roi (1).



Autrefois le pied de l'arbre était, dit-on, baigné par les eaux de la rivière Caramy, qui en est éloignée aujourd'hui de plus de 200 mètres au nord. Le tronc immense, dont la forme est bizarre a, comme l'arbre de Salernes, abrité pendant de longues années l'échoppe d'un savetier. Il y a quarante ans environ, ce savetier étant mort, la municipalité de Brignoles fit murer par prudence une partie du tronc. Ce pan de mur, qui est vis à vis de la place, est couvert d'affiches de toute sorte: on vient les lire et causer. Combien de générations ont de même échangé leurs sentiments et leurs pensées près du vieil arbre!
La partie de l'ormeau soutenue par une colonne s'avançait autrefois de près de 2,50 m, et se creusait en forme de caverne. Les enfants, en passant par la partie aujourd'hui murée, pouvait arriver en haut de l'ouverture. Un jour de fort mistral, pendant l'invasion de 1815, une troupe d'Autrichiens campaient sur la place Caramy; tout à coup, une branche qui surmontait cette excroissance fut brisée par le vent, et, dans sa chute, tua deux soldats.
Ce fut à la suite de cet événement qu'on plaça cette colonne, afin de prévenir de nouveaux accidents.

(1) On dit aussi que les mêmes voyageurs virent à Hyères un oranger qui avait porté quatorze mille oranges, et qui était d'une grosseur si furieuse (sic) que le roi, le duc d'Anjour et le roi de Navarre, s'étant pris par les mains, purent à peine l'embrasser. On grava sur son tronc les mots: Caroli regis amplexu glorior.

Le Magasin pittoresque, septembre 1875.

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