mardi 8 septembre 2015

L'emprunt.

L'emprunt.

L'emprunt de 315 millions qui vient d'être voté par les chambres a obtenu le même succès que les précédents dans les départements et la Capitale.
A Paris, on a vu, comme à l'époque de la guerre de Crimée et de la guerre d'Italie, la foule se presser à l'entrée des établissements publics où les souscriptions étaient reçues, et cette fois encore la présence des agents de l'autorité était indispensable pour modérer la fougue des prêteurs.



Les emprunts nationaux ont donné lieu à un genre d'industrie tout nouveau: comme, d'après les règlements, une seule personne ne peut souscrire qu'une seule fois, une quantité d'oisifs et de batteurs de rues faisaient queue, moyennant cinq francs par jour, pour souscrire en leur nom à une certaine somme et remettre leurs titres au porteur à ceux qui les payaient pour agir. Cette moderne espèce de capitalistes ne portaient pas toujours un costume bien sévère, aussi la foule des souscripteurs tirait-elle un piquant pittoresque de la présence de ces nouveaux aspirants rentiers.
Cette année, l'emprunt a pris des proportions énormes, et si nous devons nous en rapporter à un journal spécial et ordinairement bien informé, le montant des demandes dépasse quatre milliards. Les petites coupures irréductibles de 6 fr. de rente couvrent à elles seules la moitié des 315 millions demandés. Toutes les souscriptions réductibles ne peuvent espérer comme répartition que 5 à 6 % de leurs demandes.

                                                                                                                                 M. V.

Le Monde illustré, 30 janvier 1864.

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