mercredi 29 avril 2015

Le château du Bec.

Le château du Bec.
     (Seine-Inférieure)



Le château du Bec est situé à seize kilomètres du Havre, dans une riante vallée que traverse la Lézarde, petite rivière qui prend sa source aux pieds des tours de cet antique manoir, et se jette dans l'Océan à Honfleur.
C'était autrefois une forteresse entourée d'eau vives, avec tours, mâchicoulis, meurtrières, pont-levis, et le reste. L'histoire de Normandie nous apprend qu'en 1415, lors de la prise d'Harfleur par Henri V, roi d'Angleterre, la forteresse du Bec subit la loi du vainqueur. Elle renonça dès lors à son caractère guerrier. Dominée de tous côtés, ce n'était pas une place tenable contre des machines à poudre: aussi laissa-t-on disparaître peu à peu ce qui n'avait été construit qu'en vue de la guerre pour conserver seulement ce qui était utile et pouvait plaire en temps de paix.



En 1066, ses possesseurs avaient suivi Guillaume le Bâtard à la conquête de l'Angleterre.
Le château avait porté successivement les noms de Bec-Vauquelin, Bec-de-Mortimer et Bec-Crépin, noms de trois des plus anciennes et des plus illustres familles de la Normandie.
On voit, par un acte de 1672, que Nicolas de Romé, seigneur de Fresquienne, conseiller au parlement de Normandie, en était alors possesseur.
En 93, on tint enfermés dans ses murs cinquante-six prêtres, gardés par trente hommes qui, chaque jour, étaient remplacés par trente autres; deux pièces de canons étaient braquées devant son élégante poterne; les eaux vives et abondantes qui entouraient cette prison improvisée suffisaient bien seules à la garde de cette phalange inoffensive, qui fut mise en liberté à la chute de Robespierre.



En 1814, le château du Bec était dans un état de délabrement qui menaçait ruine; des travaux intelligents rendirent habitables les parties les moins dégradées; mais ce fut seulement en 1847 que sa restauration fut entreprise. Aujourd'hui, ses belles allées, ses eaux limpides, sont pour les touristes et les baigneurs d'Etretat, un but agréable de promenade.

Magasin pittoresque, mai 1853.

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