dimanche 21 décembre 2014

Chronique du Journal du Dimanche.

Chronique.

Nous dirons avec Alexandre Dumas dans les belles pages que lui a inspirées la mort d'Eugène Sue:
"La mort est en fête: après Alfred de Musset, nous avons eu à regretter Béranger, et, après l'auteur du Dieu des bonnes gens, celui de Mathilde, des Mystères de Paris."
Les obsèques d'Eugène Sue ont eu lieu à Annecy; nous empruntons au Moniteur savoisien les détails de cette triste cérémonie:
"A sept heures du matin, un char tendu de noir, sans autre ornement que des guirlandes de chêne, et traîné par quatre chevaux drapés de deuil, descendait de la colline où s'élève la modeste demeure de l'écrivain, et s'avançait sur la route d'Annecy.
"L'éloge de l'illustre mort était dans toutes les bouches. Un mot, et il est d'une pauvre femme, résume avec une saisissante vérité le sentiment populaire: "Le brave homme, a-t-elle dit, il ne pourra plus faire du bien".
"Les coins du poêle étaient tenus par M. l'avocat Levet, syndic d'Annecy; M. de Fésigny, commandant de la garde nationale; MM. Faure et Saint-Ferréol, ex-représentants du peuple; M. Paoli, membre de l'émigration italienne; M. Bachet François, d'Annecy; M. Duchamp, membre de l'émigration française, et M. Gallas, ouvrier à le fonderie de Cran.
"Le deuil était conduit par M. Caillard, beau-frère de l'illustre défunt, et par M. le colonel Charras.
"Toutes les villes un peu rapprochées d'Annecy étaient représentées à cette cérémonie, Chambery, Albertville, Bonneville, Thônes, Faverges, et d'autres encore, sont venues mêler leurs regrets aux nôtres. La Société philanthropique d'Annecy a voulu aussi payer son tribut de reconnaissance à l'homme philanthrope par excellence.
"La Société nautique y assistait toute entière; le Cercle de l'Industrie et les francs-maçons s'étaient joints au cortège.
"Le funèbre cortège a traversé la ville d'Annecy, se dirigeant vers le cimetière dit des dissidents.
"Arrivé là, il comptait certainement trois mille personnes, et la foule des spectateurs était énorme.
"Le cercueil a été placé au bord du caveau préparé pour le recevoir. Alors M. J. J. Rey, de Chambéry, s'est avancé et a prononcé un discours au milieu d'un solennel et religieux silence".

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Une femme, qui a consacré son existence à de nombreux actes de dévouement, madame C. de Barralle, vient d'être enlevée prématurément à sa famille et à ses nombreux amis.
Décorée de plusieurs médailles d'honneur, pour avoir, au péril de ses jours, sauvé la vie, dans diverses circonstances, à vingt-six personnes en danger de se noyer, madame de Barralle se plaisait à prodiguer ses secours aux mariniers les plus pauvres, à leurs veuves, à leurs orphelins; son généreux appui ne faisait, en un mot, défaut à aucune souffrance. La Société des sauveteurs de France vient de perdre dans cette femme dévouée un des membres qui l'honoraient le plus.

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-Avis aux parents.- Deux enfants du quartier de la Douane, un petit garçon de quatre ans et une petite fille de trois ans, étaient allés jouer dans un terrain vague, dépendant de l'hôpital Saint-Louis et donnant sur la rue Saint-Maur; et, après avoir cueilli quelques fleurs, ils s'étaient arrêtés devant une touffe d'herbe à tiges mâles, grosses comme le petit doigt, portant des feuilles qui ont quelque analogie avec celle de la pomme de terre et un peu avec celle du cassis. Cette touffe était chargée de fruits gros comme celui du cassis, mais adhérents à la feuille, et principalement au-dessous des feuilles supérieures, c'est à dire à l'extrémité des tiges où le fruit était moins abondant.
Ce fruit était d'un bleu foncé tirant sur le violet, et ces enfants, supposant qu'ils avaient devant eux un buisson de cassis, en mangèrent une certaine quantité. Ils retournèrent ensuite chez leurs parents, enchantés de leur découverte, et se promettant de revenir le lendemain. Malheureusement ce qu'ils avaient pris pour du cassis n'était autre chose que de la belladone, plante des plus vénéneuses. A peine arrivés chez leurs parents, ces deux enfants se sont trouvés exposés aux désordres internes inévitables que cause toujours l'ingestion du fruit pernicieux de cette plante.
Comme on ignorait qu'ils eussent mangé de ce fruit, on a cru à une indisposition passagère, et ce n'est que lorsque leur situation s'est aggravée qu'on s'est décidé à appeler un médecin. Mais le mal avait fait des progrès si rapides, que la petite fille était déjà dans un état désespéré, et qu'elle a succombé un peu plus tard, malgré les soins empressés qui lui ont été prodigués. Quant au petit garçon, qui avait mangé de ces fruits en moins grande quantité, on est parvenu à lui conserver la vie.

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Il n'est pas de peuple plus industrieux que celui de Paris. Un certain nombre de personnes étaient attroupées ces temps-ci sur le ponts des Arts, et regardaient entre les interstices des planches du tablier un batelier qui, profitant des basses eaux, était accroupi au milieu des piles, et cherchait les objets perdus qui auraient pu être portés là par le courant et arrêtés au milieu des anfractuosités. S'il ne trouvait pas beaucoup de pièces d'or, en revanche, il ramassait pas mal de vieux sous et de morceaux de ferraille.

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Un des savants les plus illustres de l'Allemagne, le docteur Zimmermann, a publié, sous le titre de le Monde avant la création de l'homme, une très-curieuse et intéressante histoire des divers âges du globe antérieurs aux temps diluviens. Ce livre richement illustré vient d'être traduit en français d'après la dixième édition originale par les professeurs L. Hymans et L. Strens. Il est en vente chez Schulz et Thuillié, rue de Seine, 12, à Paris.Prix: broché, 8 francs; relié, 10 francs.

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La troisième édition du Dictionnaire de la conservation de l'homme, encyclopédie de la santé et de la maladie, par B. Lunel, médecin, vient de paraître en deux volumes, avec cinquante planches et trois cent formules, chez l'auteur, rue des Bourdonnais, 41. Nous recommandons vivement cet excellent livre à tous nos lecteurs.

Journal du dimanche, 6 septembre 1857.

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