mercredi 23 avril 2014

M. Jules Claretie.

M. Jules Claretie.

"La littérature mène à tout, à condition d'en sortir" disait souvent M. Villemain. Jules Claretie a fait mentir cet aphorisme, car c'est par sa plume, et sa plume seule, qu'il est arrivé à une notoriété incontestée.
Jules Claretie est né à Limoges en 1840; il fit ses études au lycée Bonaparte, puis, ses classes terminées, il entra, de par la volonté paternelle, dans une grande maison de commerce; mais, bien souvent, il oubliait le grand livre et le copie de lettres pour écrire quelque nouvelle ou rédiger, grâce à des bulletins qu'il recevait d'Italie, le Journal de la guerre, qui à cette époque, 1859, chez Lahure.
Depuis l'heure déjà lointaine où il faisait paraître dans le Cinq centimes illustré sa première nouvelle, le Rocher des fiancés "que de papier noirci, que de feuillets remplis, que d'encre versée", comme il l'a dit lui-même dans une de ses spirituelles causeries; et, à cette heure, que de volumes parus, ayant tous un succès égal.



Qui ne connait les titres des principaux ouvrages de Jules Claretie? Le Beau Solignac, Jean Mornas, le Million, Noris, Le train n° 17, Le Prince Zilah, M. le ministre, et tant d'autres, sans compter les nouvelles, les chroniques au Temps et les articles de journaux.
En 1885, Jules Claretie était nommé directeur du Théâtre-Français; cette nomination fut accueillie avec plaisir par les confrères du nouveau directeur et par les sociétaires de la maison de Molière, car, si tous reconnaissaient la compétence de Jules Claretie pour occuper ce poste, nul n'ignorait son affabilité. Au milieu de ses occupations nombreuses et absorbantes, Jules Claretie, a su se réserver des heures de loisir qu'il consacre à son art, qu'il aime tant; c'est ainsi que, dernièrement encore, il publiait Candidat, une étude de mœurs, un roman parisien, dont le succès fut égal à celui de ses devanciers.
Jeune encore, Jules Claretie est à l'Académie; ce grand honneur qui, pour tant d'autres, est le couronnement d'une grande carrière, il l'a conquis vaillamment à la pointe de sa plume dont M. de Saint-Victor disait qu'elle était 'loyale et ferme comme une épée".

La petite revue, premier semestre 1889.

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