vendredi 21 mars 2014

Hémorroïdes.

Hémorroïdes.

Une dame de rang élevé vint se lamenter de veines hémorroïdales dont elle souffrait d'une façon indicible. Elle avait des engorgements, des stases sanguines non seulement aux pieds, aux jambes; elle avait même des nœuds variqueux aux cuisses et à la région inférieure du dos. Ses douleurs étaient tellement violentes qu'elle risquait parfois de perdre la raison. Elle n'avait pas une heure de repos et de plaisir pendant toute la semaine. Elle était à charge de son entourage; elle se trouvait parfois dans une telle surexcitation, que les siens cherchaient à l'éviter. Elle portait double caleçon de laine et, suivant les exigences de la mode, elle tenait le bas-ventre enveloppé de vêtements triples et quadruples. Elle était en même temps tellement constipée, que 4 à 5 clystères ne suffisaient pas pour amener une évacuation.
Voilà de nouveau l'habillement qui est cause principale de l'infirmité de cette femme: l'épaisseur des habits développe trop de chaleur, tandis que leurs étroitesse et le serrement gênent la circulation du sang. Quiconque apporte des obstacles au torrent circulatoire, se crée à soi-même une maladie.
Traitement:
1° Chaque jour lotion totale, à l'effet d'amener l'uniformité dans la transpiration et d'éloigner la flaccidité, la relaxation;
2° chaque jour, affusion supérieure et affusion de genoux, à l'effet de forcer le sang à circuler plus énergiquement;
3° tous les deux jours, demi-bain;
4° chaque jour, marcher 2 fois dans l'herbe mouillée ou sur des dalles mouillées; plus la promenade est longue, mieux cela vaut.
Les bains ont tonifiés tout l'organisme, absorbé le calorique excédant et empêché la naissance d'un nouveau calorique, pendant que chaque jour voyait rejeter une à une les pièces superflues qui composaient le vêtement de la malade.
La cure dura 4 semaines, au bout desquelles la personne se sentait très heureuse. La plus grande partie des engorgements avaient disparu, le sang circulait régulièrement. Ce que la dame a gagné en dehors de la santé, c'est une grande provision d'habillements pour l'avenir. Elle se sentait heureuse de pouvoir se promener à son aise, sans être obligée de porter une montagne sur le bas du dos.

Vivez ainsi, Sébastien Kneipp, 1892.

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