mercredi 5 février 2014

Étuis à bésicles.

Étuis à bésicles.

C'est à la fin du treizième siècle, entre les années 1280 et 1290, que l'on fait remonter l'invention des lunettes. il paraît vraisemblable qu'elles furent trouvées ou retrouvées en Italie par un Florentin, Salvino degl' Armati ou un savant dominicain Alessandro Spina.
Ce qui est certain, c'est que dans beaucoup d'écrits italiens de la fin du treizième siècle, il est déjà question de lunettes: "Je suis si vieux, écrit Scandro Dipopozzo en 1298, que je ne puis plus lire ni écrire sans verres qu'on nomme lunettes".
Le mot bésicles ne vient pas, comme on le croit assez communément, du latin bis oculi (deux yeux), mais bien de l'ancien mot français béricle (écrit quelquefois béril et aussi bézicle), qui désignait le cristal dont on faisait les verres de lunettes; plus tard on donna ce nom au verre artificiel qui servait au même usage, et qu'on distinguait du cristal naturel, et enfin, par extension, aux bésicles elles-mêmes.* Le mot béryl est encore employé aujourd'hui pour désigner une sorte d'émeraude.
On portait les bésicles suspendues au cou ou à la ceinture, dans la poche, et quelque fois même dans les livres d'heures, où une place leur était réservée par le relieur. Elles étaient renfermées plus habituellement dans des étuis artistiquement ornés, et dont nous donnons deux intéressants spécimens: 



l'un en fer gravé, travail allemand de la fin du seizième siècle, et l'autre, du dix-huitième, en bois curieusement et élégamment fouillé. 



Le premier devait être suspendu à la ceinture, le second était peut-être enfermé dans une des poches du gilet.

*De Laborde, Notice des émaux du Louvre; glossaire.

Magasin Pittoresque, 1879.

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