lundi 13 janvier 2014

M. Alphand.


M. Alphand.

M. Alphand, directeur des travaux de construction de l'Exposition universelle de 1889, est un de ceux qui ont le plus contribué à embellir Paris et à faire de notre capitale une des plus belles villes du monde.
Au physique, c'est un beau et robuste vieillard, d'imposante stature, à la physionomie énergique et à la fois spirituelle et bienveillante. Au moral, un caractère ferme, fortement trempé, à la décision rapide et immuable.
Né à Grenoble le 26 octobre 1817, il entra, en quittant l'école polytechnique, dans les Ponts et Chaussées où il se fit une carrière honorable jusqu'en 1854, époque à laquelle M. Haussmann, nommé préfet de la Seine, l'appela auprès de lui pour accomplir la transformation de Paris.
On sait comment M. Alphand s'acquitta de la mission qui lui était confiée: c'est sous son habile direction que furent crées successivement le Bois de Boulogne, le parc Monceau, le Bois de Vincennes, le parc des Buttes-Chaumont, le parc de Montsouris; c'est lui qui perça à travers Paris toutes les grandes et magnifiques voies qui ont remplacé les rues étroites, tortueuses, privées d'air, foyers d'infections et d'épidémies. Entre temps, il créait les pépinières et les serres de la ville de Paris, qui sont des modèles du genre.
En 1867 et en 1878, M. Alphand eut la direction d'une partie des travaux des expositions. C'est encore lui qui est chargé d'aménager le Champ de Mars pour l'Exposition de 1889 et l'on sait avec quelle habilité, quelle puissance d'invention, il a su tirer partie des terrains mis à sa disposition; mais, ce que l'on sait moins, c'est l'affabilité du grand ingénieur pour tous ceux qui l'approchent ou que leurs fonctions mettent en rapport avec lui.
Bien qu'atteint par la limite d'âge dès 1887, M. Alphand est maintenu en activité de service, et c'est justice, car il a conservé, dans sa verte vieillesse, une puissance de travail, une activité que bien des jeunes lui envient.

                                                                                                                      M. de N.

La Petite Revue, premier semestre 1889.

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