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mercredi 14 décembre 2016

Attention à vos dentiers.

Attention à vos dentiers.

A méditer! Les porteurs de dentiers en caoutchouc durci (vulcanite) coloré en rouge ou en rose pour imiter le ton de la muqueuse ou de la gencive, ne se doutent certainement pas qu'ils peuvent être victimes d'accidents, d'intoxications plus ou moins graves.
M. le docteur L.-L. Regnier a communiqué, à la dernière séance du 29 mars de la Société de médecine publique, une note de M. L. Eilerstein, chirurgien-dentiste de Paris, sur les dangers des dentiers rouges et rose. En 1893, à Chicago, M. Finley Hunt avait attiré l'attention sur les inconvénients de ces dentiers; mais jusqu'ici, on ne savait pas bien quelle était la cause des nombreuses intoxications, analogues à celles que l'on constate après l'absorption fréquente de petites doses de sels mercuriels. Or, la vulcanite dentaire doit sa coloration à une forte proportion (30% de son poids) de vermillon. Le vermillon n'est autre que du sulfure de mercure, très nocif, par conséquent.

Pas de vermillon dans la bouche.

D'après, M. Bruhat, sous l'influence des fermentations microbiennes dans la bouche, la vulcanite peut être attaquée et le vermillon transformé en albuminates solubles de mercure. Il ne s'agit que de petites proportions, mais leur production se renouvelle constamment dans la bouche. Or, de très faibles quantités de ces sels toxiques suffisent pour provoquer à la longue des accidents. Le docteur Maurel, de Toulouse, a montré leur influence nocive. L'acidité qui résulte des fermentations des débris alimentaires retenus à la surface des dentiers, la production de sels mercuriels, la virulence des micro-organismes en contact, suffisent pour expliquer des accidents qui peuvent acquérir certaine gravité chez les tuberculeux, les diabétiques, etc.
Le vermillon pourtant figure sur la liste des composés vénéneux prohibés, d'après le Comité consultatif d'hygiène, par les ordonnance de police, pour la coloration des matières alimentaires et les papiers servant à les envelopper, pour la coloration des jouets, des poupées en caoutchouc, etc. On ne peut donc, selon la remarque très juste de M. Eilerstein, que se montrer surpris de voir tolérer le vermillon dans la composition de certains dentiers demeurant en permanence dans la cavité buccale.
Alors que conclure? Evidemment à la suppression du vermillon dans la colorations des dentiers en usage aujourd'hui.

                                                                                                         Henri de Parville.

Mon Dimanche, revue populaire illustrée, 17 mai 1908.

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